Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

Jun-Hi 'ジュニ' Seo
Admin aka Tortue revêche ▪ Placebo

Jun-Hi 'ジュニ' Seo

En bref

Messages : 34
Date d'inscription : 05/11/2021
Logement : Studio - Zone Nord
Cursus / Emploi : Etudiant en design graphique, musique et sociologie

Jun-Hi 'ジュニ' Seo
un esprit bof dans un corps pas ouf

Passage technique

-- Age : 16 ans
-- Date de naissance : 12/03/2005
-- Yeux : bleus-gris
-- Cheveux : blancs aux reflets bleutés/argentés
-- Taille : 1m60
-- Groupe : pionnier des placebos
-- Nationalité : coréenne & japonaise
-- Origines : coréen par son père, japonais par sa mère
-- Localisation : dans la Key Dimension
-- Logement : un studio dans la Zone Nord
-- Cursus / Emploi : étudiant en design graphique, musique et sociologie
-- curieux -- tête en l'air -- rêveur -- taciturne -- borné -- indécis -- stressé de la vie -- blasé par moments -- impulsif quand ça le chatouille -- créatif -- oisif -- distrait -- franc -- râleur -- nerveux -- impatient -- résilient -- excentrique -- indifférent -- distant -- joueur --

Juni est un drôle d'oiseau en cage qui voudrait bien s'échapper et apprendre à voler. Briser les barreaux pour goûter à un peu de liberté et de paix. Il porte ses traumas comme le poids du monde, et se tait pour ne pas les imposer.

-- il a nourri une relation basée sur la compétition avec son grand-frère
-- il s'est démené pour se faire remarquer par son paternel
-- il joue du violon depuis ses 4 ans
-- il s'y est adonné corps et âmes pour se donner une place et tenir le coup face aux traitements de son oncle
-- à l'adolescence, il a subi du harcèlement scolaire et a arrêté de jouer du violon
-- il préfère qu'on l'appelle Juni, ça lui rappelle son prof de violon
-- il avait une relation particulière avec ledit prof de violon, c'était son havre de paix
-- il aime utiliser des feutres pour se faire des tatouages éphémères sur le corps
-- il en veut terriblement à son frère d'avoir fait exploser la famille et de lui avoir fait revivre ses abus
-- il est venue dans la Key Dimension plus dans l'optique de retrouver son frère et de lui péter les dents qu'autre chose
-- son don tarde à se déclarer, il est rangé dans la cas "Placebo"
Cryokinésie

Le corps de Juni est froid, très froid. Ses membres sont particulièrement glacials, tout comme la zone où se situe son cœur. Le seul endroit qui est au-dessus de zéro est sa tête. Son don a résulté en un changement physique flagrant qui lui a valu de voir ses cheveux marrons et ses yeux noirs disparaitre. Ses iris sont devenus d'une couleur qui oscille entre le gris et le bleu. Ses cheveux sont blancs aux reflets argentés et bleutés. Sa peau a pris une teinte très pâle, presque transparente. Il lui arrive régulièrement d'avoir une couche de givre à la surface de sa peau. En environnement chaud, il exhale constamment de la buée.

Sa peau génère de fines particules de glace qui gravitent autour de lui. Il lui arrive régulièrement d'en être entouré contre son gré. Elles sont en plus grand nombre au niveau de ses mains et de ses pieds. Il a d'ailleurs une fâcheuse tendance à givrer ses chaussures, ce qui l'amène à se balader pieds-nus la plupart du temps. Il peut agglomérer et manipuler les particules qu'il génère pour en faire ce qu'il veut. Il peut ainsi s'en servir pour créer, se défendre, ou passer à l'offensive. Il est assez facile de savoir de quelle humeur il est en observant l'aspect de la glace qu'il génère. S'il va bien, elle sera lisse, translucide, et brillante. S'il va moins bien, elle a tendance à être plus opaque, acérée. Il a un contrôle moindre de son don, et gèle à peu près tout ce qu'il touche sans le vouloir.

Il ne peut en aucun cas manipuler la glace qui se trouve autour de lui. Il ne peut que se servir de celle qu'il crée lui-même. Il supporte très mal la chaleur et se met à suer énormément à des températures pourtant normales (18-20°C). S'il reste trop longtemps en environnement chaud, il est sujet aux syncopes. Il a besoin de boire énormément d'eau pour palier les besoins de son organisme. S'il abuse de son don ou en s'hydrate pas, encore une fois, c'est un tour gratuit pour lui au pays de la syncope.

Once Upton a Time

Jun-Hi est né le 12 mars 2005, arrivé comme un cheveu sur la soupe dans une famille à la renommée aussi importante que ses biens. Son père, Seo Yeong-Jae, était un homme extrêmement intelligent et influent. Son groupe de cliniques nommé HealthCare Group était un emblème en termes de technologies de pointe au Japon et en Corée du Sud. Je parle ici du genre de famille dans laquelle les faux-pas sont rarement acceptés, car ils signent presque toujours la venue de scandales. Et les scandales, c’est mauvais pour les affaires.

Sakura, ancienne patiente des cliniques de Seo Yeong-Jae devenue sa femme, l’avait bien compris. Formatée à être la mère au foyer comme on l’entend du côté nippon de la planète, elle ne faisait aucune vague et suivait les directives de la famille Seo. Sauf… qu’une famille n’est jamais aussi parfaite que ce qu’elle essaye de montrer. Surtout pas celle de Jun-Hi. Son grand-frère, Jun-Ho en était l’exemple parfait. En tant que futur héritier, il ne tarda pas à être la cible des convoitises d’autres personnes de la famille moins privilégiées. A savoir : le frère de leur père, et ses trois enfants despotiques. On dit que toutes les familles ont au moins un oncle alcoolo, ou raciste. Jun-Hi, lui, avait la chance incroyable d’avoir un oncle manipulateur, cupide, pervers et fourbe.

Jun-Hi était trop jeune à l’époque, pour vraiment pouvoir comprendre tout ce que subissait son frère. Sa famille ne manquait pas de le tenir à l’écart, d’ailleurs. Ou essayait du moins. On lui avait assigné une nounou chargée de le surveiller quand la famille était trop occupée avec les allers-retours des avocats, pendant leurs longues discussions et débats. C’était sans compter sur la discrétion légendaire du cadet qui trouvait toujours le moyen de faire faux bond à sa nourrice pour aller écouter aux portes et jeter des regards indiscrets. Les mots étaient trop compliqués pour lui, mais les maux qui se lisaient sur les visages parlaient d’eux-mêmes. Quelque chose n’allait pas dans sa famille, c’était évident.

Après deux années chaotiques à voir son frère mal en point, des conflits éclater avec les parents, il dut suivre la tribu en Corée du Sud pour se retrouver à vivre tous sous le même toit avec leur furoncle. Apparemment, c’était pour leur bien. Du haut de ses 3-4 ans, Jun-hi ne pouvait pas vraiment en juger. Tout ce qu’il savait, c’est que le Japon allait lui manquer. Sa vie a ainsi continué au Corée, au rythme de l’école et des parties de jeux avec ses amis. Plongé dans l’insouciance de l’enfance, il profitait des moments où il pouvait être avec son frère et sa mère. Sa relation avec Jun-Ho a toujours été celle de deux garçons en compétition. Une compétition fraternelle et bienveillante. Jun-Hi aimait leurs jeux, leurs défis. Il voulait ressembler à son frère, c’était certain. Il était grand, il était talentueux, il était fort, c’était son modèle.

Jun-Ho lui a donné envie d’apprendre la musique, le violon en particulier. Il a commencé dès son arrivée en Corée du Sud. Jun-Hi s’est trouvé un véritable talent pour cet instrument. Il enchaînait les auditions en vrai petit prodige, espérant dans un coin de sa tête pouvoir impressionner papa. Ce dernier était toujours tellement concentré sur Jun-Ho et son éducation, que Jun-Hi se sentait souvent dans l’ombre. Alors il travaillait, il créait. Il apprenait ses partitions par cœur, dessinait, écrivait, faisait tout ce qu’il pouvait. Pour ne finalement recevoir qu’un vague " c’est bien " dans un couloir. Son frère et sa mère avaient au moins le mérite de regarder vraiment ce qu’il faisait.

Puis un jour, son oncle, celui duquel il avait si peur à cause de tous les maux qu’il avait causé sur le visage des siens, vint le voir. Il regardait ses créations, s’intéressait à lui, le félicitait. Une relation complice avait fini par se tisser entre eux au fil des semaines et des mois. Il était cette figure paternelle qu’il recherchait désespérément. Celui qui lui donnait l’attention qu’il cherchait, la reconnaissance tant attendue. Alors, notre petit Jun-Hi âgé de 5 ans ne manquait pas une occasion de débouler dans son bureau avec des dessins, des sculptures en pâte à modeler, de nouveaux morceaux de violon à jouer… Et jusqu’ici, tout allait vraiment bien. Il parvenait enfin à trouver un équilibre entre sa relation avec sa mère, son grand-frère et son oncle. L’épanouissement pointait le bout de son nez, jusqu’à ce que tout bascule.

Les mains de son oncle d’ordinaire si bienveillantes et protectrices, se firent plus invasives. Elles venaient se loger à des endroits qui le faisaient se sentir mal. Il se disait, que c’était peut-être normal. Après tout, il n’avait jamais reçu d’attention particulière de son père. Alors peut-être que oui, ça faisait partie du jeu. Puis un jour, ce furent les mots qui devinrent mauvais. Son oncle ferma la porte du bureau et se mit à prendre les bras de Jun-Hi entre ses mains. Ses doigts se serraient sur sa peau, Jun-Hi avait envie de fuir. " Il va falloir que tu comprennes quelque chose, Jun-Hi. Je m’en contrefous de tes dessins, et de tes morceaux de violon. Mais, maintenant que j’ai réussi à obtenir ton attention, je vais mettre les choses au clair. " L’oncle parlait comme s'il était à bout de patience, alors que c'était lui qui était venu vers le cadet. Dans des gestes brusques, il vint jeter à terre le pull de Jun-Hi, le laissant à moitié nu dans la pièce pendant qu’il le toisait. " Je n’ai peut-être pas réussi à faire tomber suffisamment ton frère pour accéder à la fortune familiale… mais je peux encore te briser toi. Je peux faire en sorte que tu sois si minable que jamais tu n’oses faire un seul pas en travers de ma route. Je vais te montrer qui commande, et à qui tu devras bientôt montrer le respect. Le futur chef de cette famille, c’est moi. Tu m’entends ? "

Tétanisé, Jun-Hi se retrouvait dans l’incompréhension. Pleurant en silence tandis que son oncle faisait de lui une simple poupée de chiffon. Le malmenant tant par les gestes que par la parole. Coups, insultes, mains bien trop baladeuses… la situation se mit à déraper. La douleur fut cuisante. Et ce jour-là, ce fut la première fois que Jun-Hi subit un abus de la part de son oncle. Le rituel se répétait régulièrement, de façon aléatoire. Le petit garçon d’habitude si enthousiaste à l’idée de passer du temps avec sa mère ou son frère devint distant. S’enfermant de plus en plus dans sa chambre à ne faire que jouer du violon. Il avait trouvé son exutoire, son moyen d’évacuer. Lorsque son oncle le prenait en grippe, il se mettait toujours dans un coin de sa tête, jouant ses morceaux favoris en pensée pour échapper à la douleur du moment présent.

Le regard vide, il acceptait sa punition sans broncher. Sachant qu’il était bien trop minuscule pour pouvoir se défendre face à un adulte qui n’hésiterait pas à lui faire des bleus pour le maîtriser. Mais un jour, la porte s’ouvrit en pleine torture. Son grand-frère, celui qu’il admirait, celui qu’il cherchait à égaler voire dépasser, entra dans la pièce en trombe. Jun-Hi se souviendra toujours de la honte qu’il ressentit à ce moment, de ce sentiment d’être un poids incapable. Horrifié et en larmes, il fixait Jun-Ho frapper son oncle et s’en prendre à ses cousins, coi. Le bruit semblait les avoir attirés ici. Dans un mouvement de panique, il s’enfuit pour trouver refuge dans sa chambre. Il n’en sortit que lorsqu’on l’y força pour une confrontation.

Trop secoué par la découverte de son secret, il fut incapable de témoigner, de dire quoi que ce soit. Dans un coin de sa tête il avait toujours espéré que ça reste enfoui, que sa honte finirait cachée bien loin et ne soit jamais mise en lumière. Et le petit garçon distant qu’il était devenu ne fit que se renfermer encore plus. Il grandit en s’éloignant de l’activité principale de la famille, la médecine, comme s’il cherchait à s’émanciper de ce qui pouvait le rattacher à Healthcare Group. Son frère finit par devoir quitter la maison, ce qui ne manqua pas de venir l'éloigner encore plus de sa mère. Elle n'avait non seulement pas cherché à prendre la défense de Jun-Hi, mais laissait en plus le seul qui avait eu le cran de le protéger s'en aller. Le positif dans tout ça, c’était que l’oncle de Jun-Hi était tellement terrifié à l’idée de se refaire tabasser qu’il ne remit plus jamais la main sur lui. Jun-Hi s’échappait régulièrement chez son grand-frère. Son appartement était une sorte de refuge dans lequel il avait enfin le sentiment de pouvoir respirer.

Il n’avait jamais reparlé des incidents avec Jun-Ho, Faisant comme si rien ne s’était passé dans l’espoir que ça disparaisse. Son grand-frère avait semblé ne pas vouloir spécialement non plus tout remettre sur le tapis, tous les deux blessés par les évènements. A son entrée au collège, on assigna à Jun-Hi un nouveau professeur de violon. Un Français du nom de Louis qui s’était expatrié en Corée du Sud après plusieurs années au Conservatoire de Tokyo. Louis, du haut de ses 30 ans, était plus qu’un prof. Il n’avait pas cette habitude d’étouffer Jun-Hi par ses attentes et ses exigences. Il cherchait à le faire s’exprimer avant toute chose. Il lui apprit à composer, et non plus seulement à interpréter des partitions. Il l’appelait constamment " Juni ". Louis avait cette manie d’oublier de prononcer les « h » une fois sur deux. A force, c’était devenu son surnom officiel. Et chaque fois qu’il l’entendait, il savait qu’il était dans un espace sûr, faisant écho à la façon dont son frère l’appelait depuis toujours. Louis ne connaissait rien de son passé, rien de ses abus, rien des drames de sa famille. Et ça lui faisait un bien fou, à Juni.

La vie aurait pu continuer de regagner un peu de douceur, mais la cruauté de l’adolescence en décida autrement. Juni avait toujours été légèrement plus petit et frêle que la moyenne. Il tenait plutôt de sa mère de ce côté-là. Disons qu’au collège, ce n’est pas le genre de chose qui fait qu’on s’intègre bien à l’âge où les garçons sont en compétition les uns avec les autres. On ne manqua pas de lui faire se sentir rejeté, faible, inutile. Quand il ne se faisait pas insulter gratuitement, il recevait des coups. On lui crachait dessus, et, le jour où on découvrit qu’il jouait du violon, on s’en servit pour continuer de lui faire du mal. Juni, l’âme d’artiste qui ne trouve pas sa place, fut confronté à la dureté du monde en un éclair.

Il suffit d’une récréation pour qu’on lui arrache l’étui à violon qu’il portait pour son cours du soir. La petite tête brune vit son instrument passer entre plusieurs mains, torturés par ceux qui ne savaient pas le manier. Finalement, un des ados se mit à pisser allègrement dans son violon pendant qu’on tenait fermement par les bras un Juni étrangement absent. Son visage était pâle et neutre, à l'image des instants passés avec son oncle. C'était comme s'il n'était pas vraiment là. Toujours en train de jouer de la musique dans un coin de sa tête. On vint vider le contenu du violon sur le sommet de son crâne avant de venir fracasser l’instrument sur le sol. On laissa Juni tomber à genou au milieu des éclats de rire avant de s’éloigner. Dans le silence pesant qui restait, le jeune homme au regard vide ne se donna même pas la peine de pleurer.

Il contemplait les restes de son violon et les gouttes d'urine qui coulaient de son crâne sans un mot, avant de se lever lentement et de partir. Il ne se rendit pas à son cours avec Louis ce soir-là. Juni ne répondit pas non plus à sa mère qui l’interpela pour lui demander pourquoi il sentait mauvais juste avant qu’il ne claque la porte de sa chambre. Il alla de moins en moins chez son frère, se renfermant toujours plus, séchant les cours dès qu’il en avait l’occasion pour aller se réfugier dans des bibliothèques et librairies. Le dessin prit une part plus importante dans sa vie, notamment la calligraphie. Renouer avec le Japon, c'était comme renouer avec les maigres années de sa vie où tout n'était encore pas si mal. Il se mit à tracer des kanjis sur sa peau comme un nouveau moyen d’expression, ignorant les réprimandes de sa mère quant à l’apparence qu’il était censé renvoyé en tant que membre de la famille Seo : " Parce que vous croyez vraiment que quelqu’un en a quelque chose à faire du cadet des Seo ? " rétorquait-il systématiquement. La seule raison qui l’empêchait de tricher pour se faire faire un vrai tatouage était son envie de pouvoir changer de motif chaque fois qu’il le souhaitait.

Ses notes en chute libre n’étaient qu’un sujet de discorde supplémentaire entre sa mère, son père et lui. Et Jun-Ho semblait bien trop occupé pour vraiment s’en préoccuper. Au final, le seul ilot de tranquillité qu'il restait à Jun-Hi était ses échanges avec son professeur de violon. Interpelé par les absences de son petit prodige, Louis n'avait pas tardé à prendre des nouvelles. Il avait eu la finesse d'esprit de ne pas passer par les parents Seo, mais de contacter Jun-Hi directement sur son téléphone. Pour la première fois, Juni s'était confié. Il parla de son harcèlement, des coups, de son violon brisé... le secret de l'oncle resta caché. Mais au moins, il avait pu se libérer d'une partie de son poids. Malgré les tentatives de son enseignant, le jeune homme ne parvenait toujours pas à le refaire toucher un violon. Juni avait changé de refuge, passant plutôt son temps libre chez Louis.

Ces moments passés à refaire le monde, à regarder des films en mangeant du pop-corn étaient les seuls durant lesquels Juni n'était pas un ado colérique et taciturne. Louis n'avait pas d'attentes envers-lui. Il ne cherchait ni à le pousser, ni à le faire s'ouvrir. Il le laissait être qui il voulait, comme il voulait. Ici, on ne l'enquiquinait pas avec ses notes, ses absences, ses renvois multiples d'école en école, ses années redoublées.  C'était une liberté hors du commun pour Juni, que le destin prit encore un malin plaisir à lui voler. Le destin, ou plutôt Jun-Ho. Ce jour-là, Juni comprit ce qui avait tenu son frère si occupé à côté de ses études. Il comprit pourquoi il avait eu l'air si grave au moment où il était venu dans sa chambre il y a quelques jours, pour lui tenir un discours dramatique en lui laissant sa casquette trois fois trop grande avant de s'excuser.

Il rentrait de son école buissonnière habituelle chez Louis-Sensei, lorsqu'il fut convoqué pour une réunion de crise. A table avec les 3 despotes, son oncle, son père et sa mère, on le confronta. On lui ressortit une photo du jour où son frère l'a surpris avec son oncle. Juni crut qu'il allait se mettre à vomir sur la table à ce moment-là. Il ne put garder longtemps ses yeux posés sur le cliché. On lui expliqua la situation, le scandale, le dossier monté par son frère. Au lieu de chercher à le soutenir et le protéger, on lui reprocha de ne pas avoir parlé avant. Juni encaissa les reproches, fusillant du coin de l'oeil son oncle complètement déconfit, et soudain... Juni explosa. "Vous êtes vraiment une bande d'enfoirés." Le silence se fit face à cette intervention inattendue d'un Juni d'habitude silencieux. "Votre merveilleuse entreprise est en train de se péter la gueule. Vous allez vous retrouver à poil parce que vous avez préféré respecter vos principes à la con plutôt que d'écouter vos gamins." Il haussa les épaules et se leva de sa chaise : "Vous savez quoi ? C'est pas mon problème. Même dans une situation de crise comme ça au lieu de regarder vos propres erreurs vous passez votre temps à chercher un responsable au mauvais endroit." Son index se pointa sans hésitation sur son oncle : "En voilà un en plus de vous, et pas des moindres. Vous l'avez laissé vous polluer, nous polluer parce qu'il vous confortait dans vos traditions et habitudes. Alors n'attendez pas de moi que je reste assis à fermer ma gueule encore une fois. N'attendez pas que je vous laisse encore me bousiller, et allez vous faire foutre."

Après deux majeurs fièrement dressés à l'intention de sa famille. Il tourna les talons et se rendit dans sa chambre en laissant un long silence derrière-lui. Juni se laissa tomber sur son lit, sa tête enfouie dans ses mains. Pour la première fois depuis longtemps, il pleurait silencieusement. Sa vie était en train de s'effondrer, et pas qu'un peu cette fois. Il entendait son père et sa mère toquer à sa porte verrouillée mais ne réagissait pas. Il abandonnèrent après plusieurs minutes, le laissant seul avec une énorme boule de rancœur qui commençait à naître au creux de son thorax. Ca le serrait tellement qu'il en avait du mal à respirer. Tout ça, c'était la faute à Jun-Ho. A son père, à sa mère aussi. Et à ce connard d'oncle, sans parler des trois despotes. Paye ta famille de merde. Son grand-frère avait eu le culot de faire revenir en plein jour ce que Juni avait désespérément tenté d'oublier depuis presque 10 ans. Alors, dans un instant d'impulsivité, il s'en alla chez son frère, plein de rage.

Son plan, même s'il faisait une bonne tête de moins que lui, était clairement de lui démonter la gueule. Il voulait lui péter les dents à ce grand prétentieux, lui refaire le portrait et lui hurler dessus jusqu'à ce que potentiellement... mort s'en suive. Toute sa frustration, sa douleur et ses souffrances, cristallisée sur une seule et même personne : Jun-Ho. Sauf... que lorsqu'il passa la porte de son appartement, il ne trouva qu'un espace vide. Alors, Juni, tremblant de rage, se mit à ravager l'endroit en hurlant. On aurait dit qu'une tornade était passée par là après coup. Allongé sur le dos sur le tapis du salon, essoufflé par ses excès, Juni fixait le vague avant de voir son œil attiré par une fiole en verre. Cette dernière avait visiblement valsé d'une boîte en carton qui n'avait pas été épargnée par la crise de Juni. Il la saisit et observa longuement le comprimé de couleur mauve qui se trouvait à l'intérieur.

Encore un médicament à la con du Healthcare Group, à tous les coups. Il se rassit et retourna la boîte en carton qui ressemblait à un colis. Il y trouva deux morceaux de papier. L'un avec une écriture qui lui était étrangère, l'autre avec les pattes de mouche en Hangeul de son frère. La première note disait qu'apparemment, prendre ce comprimé était synonyme de changement de vie, l'autre, était une invitation de son frère à le rejoindre. "Me dit pas que le granf a été assez con pour prendre un cacheton inconnu envoyé par la poste... ?" Il haussa alors les sourcils : "Ca se trouve il est mort." Il resta un instant silencieux à réfléchir, avant de sortir son téléphone de sa poche et d'appeler Louis. "Dis Louis, si tu venais d'apprendre que ta famille va se retrouver ruinée, mais qu'on te proposait une opportunité de changer de vie... tu la saisirais ?" La réponse fut positive, sans vraiment de surprise de la part de Juni. Louis était du genre à aimer le piment dans sa vie. Etrange, pour quelqu'un qui déteste le Kimchi. "D'accord, merci. Et merci aussi, pour ton compte Netflix et... le pop corn." C'était sa façon de dire adieu.

Sa décision était en réalité prise. Ici, il n'avait plus rien. Bientôt les scandales rempliraient les journaux, Juni risquait d'être exposé, lui aussi. Et peu importe où était allé son frère, si prendre ce comprimé et le rejoindre lui permettait alors de lui péter la gueule... ce serait tant mieux. S'il mourait, il aurait la paix. Alors, à la dure, et sans verre d'eau, il goba le comprimé. Il s'attendait à ce qu'il se passe plusieurs minutes avant une réaction quelconque, mais ce ne fut qu'en quelques secondes qu'il se retrouva catapulté dans une file d'attente. Plusieurs dizaines de personnes avec l'air toutes aussi paumées que lui se trouvaient là. On ne tarda pas à lui remettre une clé, une carte et une adresse avec diverses instructions qu'il ne comprenait pas. Le sol sembla l'avaler tout cru dans un cri de terreur avant qu'il ne se retrouve sujet à moult tests et examens. Il était supposé avoir une capacité surhumaine qu'on lui disait. On lui parlait d'émergence, de don, de Key Dimension. Il se sentait comme un cobaye qu'on observe sans relâche, avec une précision qui fait peur. On lui colla rapidement le nom de "Placebo" sur le front, lui précisant qu'il était le premier de son genre. Tout ce que Juni savait, c'est que plus les jours passaient, plus il avait froid.

In the real world

-- Ton pseudo sur le web : ババオ
-- Ton âge IRL : 29 ans
-- Comment es-tu tombé sur le forum ? moi qui l'a fait. Du coup c'était facile de le trouver.
-- Quelles sont tes impressions ? we'll see !

Code:
Juni [OC] -- Mint -- @"Jun-Hi 'ジュニ' Seo"
Code:
Cryokinésie -- génère et manipule des particules de glace -- @"Jun-Hi 'ジュニ' Seo"
ババオ

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum